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Vivre l’instant présent et reconnecter avec la forêt

C’est rare, mais pour cet éditorial, on dirait que je manquais d’inspiration et pourtant il y a tellement de dossiers à discuter dans le secteur forestier : réforme du régime forestier, mise en marché du bois en forêt privée, règlementation municipale, consultation sur la modernisation des règles pour les zones inondables et en milieux hydriques, Plan nature 2030, etc. Bref, ce ne sont pas les dossiers qui manquent, mais je me demandais plutôt ce qui pourrait intéresser un propriétaire forestier à ce moment-ci de l’année. Une sortie en forêt s’imposait. 

Depuis deux mois, ma conjointe et moi avons franchi un grand pas : nous avons acquis notre première terre à bois, concrétisant un rêve de longue date. Pour moi, ce n’était pas seulement une acquisition, c’était l’ouverture d’un monde de possibilités pour la famille. Il a fallu toutefois convaincre ma conjointe, qui voyait cette aventure forestière d’un œil prudent. Finalement, elle a accepté et aujourd’hui, nous partageons ce projet qui nous offre une échappatoire aux tracas du quotidien. 

En ce début novembre, sous un ciel clair, avec un léger froid qui rendait le sol croustillant, nous avons pris la route, prêts à marcher un nouveau secteur, couper un peu de bois de chauffage, faire voler le drone sans le briser et essayer de m’inspirer un peu pour l’éditorial.
 
Je n’ai pas eu la journée la plus productive du point de vue de l’ouvrage accompli, mais j’ai passé un bon cinq heures dans le bois avec mon gars qui, sans réseau cellulaire, ne pouvait utiliser son téléphone. Il m’a aidé à faire les survols de drone avec succès et je pense qu’il a eu du plaisir à le faire et à marcher en forêt. Dans le fond, le succès de la journée a été de passer du temps avec lui sans oublier notre chien qui, comme le dirait mon garçon, vivait sa « best life » dans le bois. En plus, pour une fois, le chien n’a pas sauté pas dans un trou d’eau à -2 au début de la journée. 

Mon intention initiale était essentiellement de travailler dans le bois. Mais, ce que j’ai gagné en fin de compte était bien plus précieux que des tâches accomplies : j’ai passé des heures de qualité avec mon fils ainé. Sans technologie pour distraire mon garçon, nous avons partagé des moments précieux, entre le survol du drone et la marche. En cinq heures, en bonne compagnie et avec un drone, j’ai quand même réussi à me faire une bonne tête sur les travaux à faire dans les prochaines années. Avec le regard de mon fils, ce que j’avais envisagé comme un simple projet d’aménagement forestier s’est aussi enrichi de nouvelles idées plus récréatives. 

Bientôt, nous aurons une rencontre avec notre groupement forestier, qui nous aidera à peaufiner nos projets pour qu’ils soient en phase avec le contexte régional. Bien que la foresterie soit mon domaine, je fais confiance à l’expertise du groupement pour évaluer si mes idées peuvent s’adapter aux spécificités locales. Leur connaissance fine de la gestion forestière locale est importante pour garantir un équilibre entre nos ambitions et les composantes du milieu. 

Au final, c’est le type de journée qui fait apprécier le moment présent et rêver un peu avec toutes les possibilités qu’offre une terre à bois. Pour cet éditorial, j’ai choisi de m’éloigner un peu des sujets techniques ou politiques pour simplement partager un bon moment que, vous aussi, vous avez peut-être vécu en forêt cet automne, en famille ou entre amis. Être propriétaire d’un boisé au Québec est un privilège et il est bon de se rappeler d’en apprécier chaque instant. 
 
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Février 2025

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