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Une deuxième offensive OTN : l’essor de la gestion forestière moderne

L’été dernier, j’ai eu l’occasion d’expérimenter les services d’un taxi, ou peut-être d’Uber. Je laisse planer le doute pour ne pas commettre d’impair, mais ce qui est vraiment important dans cette expérience, c’est l’application que j’ai utilisée pour commander ma course. Cette application proposait une fonctionnalité innovante qui permettait aux clients, ainsi qu'aux chauffeurs d’accéder à des informations en temps réel pour déterminer le prix de la course. En tant que passager, j’étais intrigué par les facteurs pris en compte pour établir le tarif et mon chauffeur, qu’il soit du taxi ou d’Uber, a été assez aimable pour m’expliquer le processus.

L’application utilise des données de géolocalisation pour estimer la durée et la distance du trajet, tout en ajustant les prix en fonction de l’offre et de la demande. De plus, elle prend en compte des paramètres comme la circulation et les conditions météorologiques pour fournir une estimation transparente au client. Du côté du chauffeur, des informations essentielles sur les courses potentielles, telles que la distance jusqu’au point de prise en charge et une estimation des gains, sont également disponibles. Résultat ? Un partage d’informations en temps réel qui optimise l’expérience pour les deux parties, une solution gagnant-gagnant.

Cette expérience m’a immédiatement rappelé une autre situation que j’ai vécue récemment, mais dans un tout autre domaine : celui de la foresterie. Lors du dernier congrès de Groupements forestiers Québec (GFQ), j’ai assisté à un atelier animé par Catherine Arsenault et Pierre-Luc Desjardins, du Groupement forestier coopératif Baie-des-Chaleurs, au cours duquel ils ont présenté un projet de transition numérique. Ce projet novateur leur permet de suivre en temps réel la production sur le terrain et, de façon encore plus impressionnante, d’influencer à distance et en temps , les opérations pour qu’elles s’adaptent aux besoins du marché. Cette initiative est un des nombreux projets réalisés lors de la première phase de l'offensive numérique (OTN).

Impact de la première OTN
En 2022, les groupements forestiers ont entrepris une première offensive de transition numérique avec un investissement de 2,2 M$, un projet d'envergure visant à moderniser et à uniformiser les pratiques de gestion, tant administratives que sur le terrain. Grâce à des technologies telles que les drones, les systèmes de navigation sur le terrain et des applications spécifiques, les groupements ont désormais une base numérique solide qui leur permet d’optimiser les opérations, de réduire les coûts techniques, et d’améliorer leur efficacité.

Cette première vague de modernisation a été spectaculaire. Rien qu’au cours de la dernière année, près de 30 drones ont été acquis et plusieurs partenariats ont vu le jour, notamment pour le suivi en temps réel des opérations. Un des projets les plus prometteurs est la plateforme de gestion des inventaires de bois en forêt, qui numérisera les données et les rendra accessibles aux différents acteurs de la chaîne de production afin d’assurer une coordination encore plus efficace. Cette plateforme offrira aussi une traçabilité complète de l’origine à la destination des ressources forestières, permettant de répondre aux exigences croissantes des marchés, particulièrement sur la scène internationale.

L’enthousiasme généré par ces projets est tangible. Pour ceux qui préfèrent une approche visuelle, des capsules vidéo sont disponibles sur le site de GFQ. Elles illustrent parfaitement les avantages de cette transition numérique, notamment la réduction des délais, le suivi précis des opérations, et une communication optimisée entre les différents intervenants.

2e OTN : vers une transition complète et une automatisation des procédés
À l’approche de 2025, une nouvelle offensive se dessine. Cette deuxième phase mettra l’accent sur l’automatisation, un objectif clé pour les groupements forestiers. Bien que la plupart des tâches autrefois effectuées sur papier soient désormais numérisées, elles nécessitent encore une intervention manuelle. L’objectif principal est d'automatiser ces tâches, ce qui permettra de libérer du temps pour les opérateurs, de réduire les coûts techniques, en plus d’offrir un suivi en temps réel, tout en maintenant la transparence pour les propriétaires forestiers.

L’inspiration pour cette automatisation provient de différents secteurs où la transparence et la flexibilité sont au cœur des opérations. En intégrant ces principes dans la gestion forestière, les groupements se positionnent pour offrir une plus grande agilité face aux fluctuations du marché et pour garantir une meilleure gestion des ressources naturelles. En somme, la transition numérique forestière, tout comme l'expérience des applications de transport, offre une nouvelle vision du futur : plus efficace, plus connectée, et résolument tournée vers l’avenir.

J’aimerais conclure en affirmant que la foresterie ne doit plus être perçue comme un domaine passéiste. Toutefois, les récentes décisions de la Régie des marchés agricoles du Québec dans le secteur forestier laissent planer un doute.
 
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Novembre 2024

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