L’intercoopération, ou si vous préférez la coopération entre les coopératives, est le sixième des sept principes de la déclaration sur l’identité coopérative de l’Alliance coopérative internationale. Selon cet énoncé, les coopératives servent leurs membres le plus efficacement possible et renforcent le mouvement coopératif en collaborant par l’entremise de structures locales, régionales, nationales et internationales. La Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) et ses membres font de l’intercoopération à différentes échelles. Toutefois, pour souligner la Semaine de développement international qui si tiendra du 5 au 11 février 2023, c’est sur l’intercoopération à l’échelle internationale que j’aimerais vous entretenir.

Saviez-vous que le mouvement coopératif et mutualiste québécois, dont la FQCF fait partie, possède sa propre structure pour faire de l’intercoopération internationale? En effet, la Société de coopération pour le développement international, SOCODEVI, est née de la volonté de ce mouvement de se doter d’un outil pour faire de l’intercoopération à l’échelle internationale. SOCODEVI utilise le modèle coopératif comme moteur de développement socioéconomique durable et inclusif. Son but ultime est d’améliorer les conditions de vie des familles dans les pays en développement où elle intervient. La grande expertise de son réseau d’institutions membres est mise à contribution dans l’ensemble de ses projets et de ses activités par l’entremise de missions d’appui technique sur le terrain, de partage d’outils et de stratégies de développement. La grande diversité de son réseau lui permet d’intervenir dans différentes sphères d’activités.  La consolidation de chaînes de valeur, le renforcement des capacités, l’égalité des genres, l’agroalimentaire, la gestion de risques agricoles, la foresterie durable, l’agroforesterie, l’habitat social et l’adaptation aux changements climatiques constituent l’essence de ses interventions.

La FQCF et les coopératives forestières sont partenaires de la SOCODEVI depuis 1988. Elles ont effectué près de 130 missions d’assistance technique et organisationnelle au profit de familles coopératrices de différentes parties du monde. Dernièrement, Nancy Tanguay, de Coopérative serres et pépinière Girardville, et Marc-Olivier Labrecque, de SARGIM Coopérative de travailleurs en production de plants, ont réalisé une mission d’appui pour planifier la mise en place d’une pépinière, notamment, de cèdre et de romarin, au Maroc. Benoit Séguin, de Coopérative forestière de la Petite Nation, revient tout juste d’une mission où il a offert de la formation en abattage manuel sécuritaire aux travailleurs de coopératives de cèdre au Maroc. Ce sont là des exemples très récents d’intercoopération réalisés par le réseau des coopératives forestières à l’international par le biais de SOCODEVI.

Plusieurs autres missions d’appui sont à venir. Les coopératives membres de la Fédération seront invitées à proposer des candidats. Vous comprenez donc maintenant la grande différence entre faire partie intégrante d’une coopérative et de son réseau et œuvrer dans un autre type d’organisation. Faire partie d’une coopérative forestière, c’est faire partie d’un vaste réseau de coopératives qui réalisent de l’intercoopération à l’échelle locale en supportant différents projets de leur communauté, à l’échelle régionale par de l’achat regroupé ou la réalisation de projets communs avec d’autres coopératives de la région, à l’échelle nationale par le biais de leur Fédération et du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM) et enfin à l’échelle internationale grâce à leur implication au sein de la SOCODEVI. Faire partie d’une coopérative, c’est comprendre que l’intercoopération, le réseautage et le développement de partenariats ne sont plus des options dans le monde actuel, mais des nécessités pour l’avenir de l’humanité. 

L’année 2023 marque le retour du traditionnel déjeuner-conférence de la SOCODEVI qui se tiendra le 5 février. J’y serai accompagnée de plusieurs de mes collègues. Le thème retenu pour cette édition sera la sécurité alimentaire. En tant qu’organisation engagée dans les efforts de lutte contre la faim dans le monde, SOCODEVI nous fera réfléchir aux enjeux de sécurité alimentaire ici et ailleurs, ainsi qu’au modèle coopératif comme une piste d’action concrète. Selon une étude menée en Afrique de l’Ouest, les membres de coopératives actives ont moins souffert d’insécurité alimentaire durant la pandémie. Si vous ne pouvez pas faire comme moi et assister au déjeuner-conférence, je vous invite tout de même à faire un don en suivant ce lien https://socodevi.org/faire-un-don/. Chaque don, peu importe le montant, est un levier en faveur de l’inclusion des femmes, la résilience climatique, la sécurité alimentaire et l’amélioration durable des conditions de vie des familles. C’est aussi ça coopérer!