Parler aux propriétaires
Une initiative qui a cours au MFFP m’a interpellé ces derniers jours, celle de la refonte de leur site web. Drôle de sujet n’est-ce pas? Pour ceux qui me connaissent bien, le côté informatique n’est pas celui que j’ai le plus développé durant ces dernières années. Pourtant cela m’intéresse au plus haut point.
Je vous arrête tout de suite, ce ne sont pas les images ou les effets graphiques qui attirent mon attention. Il s’agit plutôt de l’intention derrière ces modifications. En effet, le MFFP veut orienter son site afin que ce dernier « parle » au propriétaire, qu’il réponde à ses questions plutôt que celles d’ordre corporatif.
Pour moi, il s’agit d’un grand pas en avant. Dans l’histoire de la forêt privée, il est arrivé souvent que l’on ait oublié que le propriétaire doit être au centre des réflexions et des actions. C'est grâce à lui si la population du Québec peut profiter d’une réserve de ressources de qualité et près des usines qui permet le développement industriel. Qui plus est, il est important de toujours rappeler qu’il en coûte à l’État 38 % de moins en investissement par mètre cube récolté en forêt privée qu’en forêt publique.
<strong>Parler des propriétaires regroupés</strong>
L’initiative est pertinente. Je vais tout de même aller un peu plus loin et parler des propriétaires regroupés cette fois-ci. Il est bon de rappeler ce qu’est un groupement forestier car, parfois, les gens peuvent oublier et arriver à des conclusions erronées.
Il est important de rappeler que les premiers groupements forestiers ont vu le jour au début des années 1970 dans la foulée des Opérations Dignité qui visaient à empêcher la fermeture d’une soixantaine de villages de l’est du Québec. Dès le début, les groupements ont donc été issus de la mobilisation citoyenne et d’une volonté de prise en main de leur avenir par les collectivités via la mise en valeur des ressources du territoire!
<strong>Mais qu’est-ce qu’un groupement forestier?</strong>
Pour répondre à la question, c’est organisme <strong><em>regroupant des propriétaires</em></strong> de boisés privés et contrôlé par eux, qui a la responsabilité de leur fournir des services de mise en valeur de leurs lots dans le but d’aménager collectivement les ressources forestières, dans une optique de développement durable. Cet organisme retourne en services et en valeur aux propriétaires membres du groupement forestier et à la collectivité le fruit de ses opérations.
La gamme de services a énormément évolué au fil du temps. La mission des GF entraine la diversification des revenus pour satisfaire les besoins de plus en plus grandissants des membres. Au Québec, les 38 groupements forestiers regroupés au sein de Groupements Forestiers Québec comptent près de 26 000 membres. Près de 1,6 Mha de propriétés forestières de plus de 4 ha sont détenus sur près de 7,2 Mha de forêt privée au Québec (22 %) par les membres de Groupements Forestiers Québec.
Ainsi, depuis les 45 dernières années, les groupements forestiers, d’organisations artisanales qu’elles étaient, sont devenus des entreprises modernes et expertes en matière d’aménagement forestier et de mise en marché des bois récoltés. On retrouve maintenant au sein des groupements forestiers une équipe de professionnels pouvant comprendre des ingénieurs forestiers, techniciens et biologistes dédiés à la mise en valeur des ressources forestières.
La gamme de services s’est énormément développée. Aujourd’hui, les groupements forestiers sont actifs non seulement dans la planification et la réalisation de travaux sylvicoles, ils offrent aussi des services de mise en marché, d’acériculture, d’agro-foresterie, de protection de l’environnement, d’aménagement multi-ressources et fauniques, de chasse et pêche, et même de transformation du bois.
<strong>Mais pourquoi autant de services</strong>
Le développement des groupements forestier a suivi les besoins de ses propriétaires membres. Les décisions ont été prises par les propriétaires afin de les aider à mieux développer leur propriété forestière. D’autres services connexes ont aussi été développés pour :
<ul>
<li>Rentabiliser l’entreprise collective pour assurer sa pérennisation et la création d’emplois;</li>
<li>Stabiliser la main-d’œuvre, développer une expertise multisectorielle, s’impliquer socialement;</li>
<li>Développer de nouveaux services, procéder à l’achat de lots forestiers et alléger le fardeau du propriétaire ;</li>
<li>Mettre en valeur toutes les ressources de la forêt selon l’intérêt des propriétaires regroupés.</li>
</ul>
<strong>Une reconnaissance</strong>
Vous l’avez compris, un groupement forestier c’est avant tout des propriétaires regroupés qui travaillent ensemble. Nous sommes fiers de pouvoir dire que le modèle d’affaires des groupements forestiers est le seul reconnu par l’État, ce qui constitue une garantie que les décisions sont prises par et pour les producteurs dans un système démocratique qui traite les membres également. À cet effet, le MFFP audite chaque groupement forestier annuellement pour s’en assurer.
Le modèle d’affaires des groupements forestiers est unique et génère des retombées significatives en ce qui concerne la consolidation régionale, l’utilisation des surplus, la mise en valeur des superficies. Pour le gouvernement, ce modèle d’affaires est garant de l’investissement public, par le regroupement des superficies, l’engagement et l’encadrement des propriétaires de même que la production de bois. Et cela, il ne faut pas cesser de le rappeler!
En terminant, je vous souhaite à tous une très belle période des Fêtes. Au plaisir de vous retrouver en 2022 pour continuer à faire avancer le modèle d’affaires unique des groupement forestiers!
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