Avez-vous eu le temps de lire le rapport synthèse des Tables de réflexion sur l’avenir de la forêt dévoilé par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, le 28 juin dernier? Pour ma part, oui, et je vous avoue avoir été agréablement surpris. Aurions-nous réellement été entendus?
 
Une gestion simplifiée, agile et adaptée aux régions
Dans son communiqué, la ministre affirme que le rapport de consultation vient confirmer la nécessité de moderniser l’actuel régime forestier québécois. Elle ajoute qu’il est clair que des mesures doivent être prises pour assurer la résilience de nos écosystèmes forestiers et pour protéger la vitalité économique de nos communautés forestières. Elle va même jusqu’à affirmer que la modernisation de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier est la meilleure avenue possible afin d’obtenir une gestion simplifiée, agile et adaptée aux régions, au bénéfice des générations actuelles et futures. Je ne veux pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais avouez que c’est encourageant. Les bonnes nouvelles se font rares ces temps-ci. Ça fait combien d’années que nous attendons cela ? Enfin, on dirait que cette fois, les intentions de changement sont réelles.
 
La concertation, la clef du succès
À travers ma joie, je demeure toutefois prudent. Notre gouvernement aura-t-il le courage d’apporter tous les changements nécessaires pour obtenir une plus grande prévisibilité, une agilité accrue et une meilleure harmonisation des usages du territoire forestier? Serons-nous capables, nous les différents acteurs du milieu forestier, de nous entendre sur les principaux changements à apporter?
 
En effet, le rapport synthèse de l’exercice de réflexion sur l’avenir de la forêt met en lumière les points de convergence, mais aussi les éléments de divergence des intervenants concernés. Au total, 425 questionnaires ont été remplis par des citoyens sur la plateforme de Consultation Québec, 116 par des organismes et 175 mémoires ont été transmis. Malgré cela, le travail ne fait donc que commencer. Pour espérer de grands changements et encourager nos décideurs à aller dans ce sens, nous devrons avoir la maturité de discuter des vrais enjeux, de sortir de notre zone de confort, de faire des compromis et de travailler en réelle concertation. Nous devrons non seulement réussir à nous entendre sur les grands principes, mais aussi sur leur application concrète sur le terrain. Il semble que nous aurons l’opportunité de changer les choses, ne la bousillons pas en nous chicanant entre nous. Il faudra laisser de côté les vieilles querelles et travailler de manière collaborative et concertée en vue de mettre en place des solutions adaptatives et évolutives pour continuer à mettre en valeur nos forêts et cette formidable ressource renouvelable qu’est le bois.
 
Prêts à mettre l’épaule à la roue
Plusieurs acteurs impliqués en forêt québécoise ont déjà entamé un travail de concertation pour parvenir à des consensus afin de faciliter la tâche de nos décideurs. Malgré leurs grandes différences, ils sont devenus partenaires dans l’objectif d’apporter des changements au régime forestier afin de préserver la forêt et les activités qu’elle soutient. Dans leurs réflexions, ils gardent en tête le sort des travailleurs du milieu forestier, des communautés où ils vivent et des entreprises où ils travaillent. La Fédération est fière de faire partie de ce groupe de partenaires et entend continuer à y participer activement.
 
Madame la ministre, nous demeurons engagés dans notre volonté de poursuivre le travail avec vous. Nous ne ménagerons pas nos efforts pour parvenir à obtenir un régime forestier adapté aux régions, apportant de la prévisibilité, de l’agilité, une meilleure harmonisation des usages du territoire forestier et la pérennité de notre forêt québécoise. Madame la ministre, nous sommes prêts, alors tous au boulot!