Les arbres : ces archivistes de données environnementales
Les arbres sont des organismes qui interagissent avec l’environnement en enregistrant les modifications qui s’y produisent. Ainsi, les anneaux de croissance renferment beaucoup plus d’informations que seulement l’âge de l’arbre et si en plus on extrait certains isotopes, encore plus de données sur le climat et les perturbations environnementales s’ajoutent. Dominique Arsenault, professeur au département de biologie, chimie et géographie et au Centre d’études nordiques à l’UQAR, récolte des arbres dans le nord du Québec et a ainsi retracé pas moins de 2000 ans d’histoire!
Nathalie St-Pierre
« Ce qui est intéressant, c’est que la forêt n’est pas exploitée au nord, explique le professeur. Ici, la présence humaine influence beaucoup. Certains îlots nous donnent une bonne idée, mais c’est beaucoup plus difficile d’étudier la dynamique naturelle. » C’est en plongeant pour extraire des troncs d’arbres des sédiments au fond des lacs que l’équipe de recherche de M. Arsenault peut remonter aussi loin dans le temps. Mais comment savoir de quand datent ces troncs d’arbre? « Deux arbres, dans un même environnement, dans une même région, vont avoir les mêmes anneaux. Donc, si je récolte un arbre dans un lac, en comparant avec d’autres, connus, je peux déterminer une date calendrier sur chacun des anneaux. On peut ainsi les recouper et en arriver à établir une succession. »
Il est ainsi possible de reconstituer l’histoire de la température et des perturbations dans l’environnement sur 2000 ans, et ce, sur une grande échelle spatiale. « Quand on a une longue série, c’est frappant de voir les impacts des très grandes éruptions volcaniques qui surviennent environ aux 200 ans, explique M. Arsenault. Les arbres poussent alors plus lentement pendant 10 à 15 ans, et ce, partout dans le monde. »
Étudier l’impact du réchauffement climatique
« Une des raisons de ces recherches, c’est l’impact du réchauffement climatique, explique le professeur. On est d’accord qu’il y a réchauffement climatique. Ce qu’on se demande, c’est : est-ce qu’il est anormalement fort ou anormalement rapide? Les données sur 2000 ans permettent d’avoir de la perspective par rapport aux autres réchauffements. Des réponses commencent à sortir. Depuis 100 ans, le climat se réchauffe, mais ç’a commencé à être anormal depuis 20 ans. Ça permet de répondre à des questions assez fondamentales à propos des politiques environnementales qui vont devoir être mises en place. »
Déterminer la fréquence des feux de forêt dans la taïga
Une autre partie des recherches effectuées par l’équipe de Dominique Arsenault consiste à tenter de comprendre quels sont les facteurs qui influencent les feux de forêt dans le nord du Québec et à prévoir où et à quelle fréquence ils peuvent survenir? « On en entend très peu parler, mais les feux de forêt dans le nord, au-delà de la forêt commerciale, dans la taïga, brûlent environ 2 % du territoire chaque année. Dans cette partie du territoire, il y a des villages et plusieurs infrastructures notamment les barrages et les lignes de transport d’électricité. On utilise les arbres blessés en périphérie des incendies et grâce aux anneaux de croissance qui reprennent par-dessus la cicatrice causée par le feu, nous pouvons dater les feux du passé. En moyenne, il y a un feu tous les 50 ans. Dans certains secteurs, c’est un tous les 20 à 30 ans. On n’en est pas encore à prendre des décisions concrètes à partir de ces informations, mais des sociétés comme Hydro-Québec s’intéressent à ces travaux qui pourront permettre de connaître où sont les plus importants risques de feu et, est-ce qu’il y a des infrastructures importantes à protéger. »
Et l’avenir?
« On essaie de continuer dans la même direction. Chaque nouvelle recherche soulève de nouvelles questions sur l’aspect climatique. On cherche aussi des arbres plus anciens pour améliorer la précision de nos données de l’an 1 à 1000. Et on conserve tous ces échantillons. Des scientifiques ailleurs développent de nouvelles mesures. Peut-être que dans 10, 20 ou 50 ans, quelqu’un quelque part aura inventé une façon intéressante de mesurer des choses qu’on n’imagine même pas aujourd’hui. » Qui sait ce que les arbres ont encore à révéler?
Nathalie St-Pierre
« Ce qui est intéressant, c’est que la forêt n’est pas exploitée au nord, explique le professeur. Ici, la présence humaine influence beaucoup. Certains îlots nous donnent une bonne idée, mais c’est beaucoup plus difficile d’étudier la dynamique naturelle. » C’est en plongeant pour extraire des troncs d’arbres des sédiments au fond des lacs que l’équipe de recherche de M. Arsenault peut remonter aussi loin dans le temps. Mais comment savoir de quand datent ces troncs d’arbre? « Deux arbres, dans un même environnement, dans une même région, vont avoir les mêmes anneaux. Donc, si je récolte un arbre dans un lac, en comparant avec d’autres, connus, je peux déterminer une date calendrier sur chacun des anneaux. On peut ainsi les recouper et en arriver à établir une succession. »
Il est ainsi possible de reconstituer l’histoire de la température et des perturbations dans l’environnement sur 2000 ans, et ce, sur une grande échelle spatiale. « Quand on a une longue série, c’est frappant de voir les impacts des très grandes éruptions volcaniques qui surviennent environ aux 200 ans, explique M. Arsenault. Les arbres poussent alors plus lentement pendant 10 à 15 ans, et ce, partout dans le monde. »
Étudier l’impact du réchauffement climatique
« Une des raisons de ces recherches, c’est l’impact du réchauffement climatique, explique le professeur. On est d’accord qu’il y a réchauffement climatique. Ce qu’on se demande, c’est : est-ce qu’il est anormalement fort ou anormalement rapide? Les données sur 2000 ans permettent d’avoir de la perspective par rapport aux autres réchauffements. Des réponses commencent à sortir. Depuis 100 ans, le climat se réchauffe, mais ç’a commencé à être anormal depuis 20 ans. Ça permet de répondre à des questions assez fondamentales à propos des politiques environnementales qui vont devoir être mises en place. »
Déterminer la fréquence des feux de forêt dans la taïga
Une autre partie des recherches effectuées par l’équipe de Dominique Arsenault consiste à tenter de comprendre quels sont les facteurs qui influencent les feux de forêt dans le nord du Québec et à prévoir où et à quelle fréquence ils peuvent survenir? « On en entend très peu parler, mais les feux de forêt dans le nord, au-delà de la forêt commerciale, dans la taïga, brûlent environ 2 % du territoire chaque année. Dans cette partie du territoire, il y a des villages et plusieurs infrastructures notamment les barrages et les lignes de transport d’électricité. On utilise les arbres blessés en périphérie des incendies et grâce aux anneaux de croissance qui reprennent par-dessus la cicatrice causée par le feu, nous pouvons dater les feux du passé. En moyenne, il y a un feu tous les 50 ans. Dans certains secteurs, c’est un tous les 20 à 30 ans. On n’en est pas encore à prendre des décisions concrètes à partir de ces informations, mais des sociétés comme Hydro-Québec s’intéressent à ces travaux qui pourront permettre de connaître où sont les plus importants risques de feu et, est-ce qu’il y a des infrastructures importantes à protéger. »
Et l’avenir?
« On essaie de continuer dans la même direction. Chaque nouvelle recherche soulève de nouvelles questions sur l’aspect climatique. On cherche aussi des arbres plus anciens pour améliorer la précision de nos données de l’an 1 à 1000. Et on conserve tous ces échantillons. Des scientifiques ailleurs développent de nouvelles mesures. Peut-être que dans 10, 20 ou 50 ans, quelqu’un quelque part aura inventé une façon intéressante de mesurer des choses qu’on n’imagine même pas aujourd’hui. » Qui sait ce que les arbres ont encore à révéler?
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