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La résilience des travailleurs forestiers au cœur d’une crise sanitaire

La période de dégel est maintenant terminée, la saison 2021 commence et nous sommes toujours dans une situation sanitaire précaire, quoique plus encourageante qu’à pareille date l’année dernière. Nous avons pris de l’expérience dans la gestion d’une telle situation pandémique, nos processus sont rodés, nos travailleurs sont informés des mesures sanitaires en place et nous sommes mieux équipés en termes de matériel de protection. La présence de variants de la Covid 19 au pays nous préoccupe, mais la campagne de vaccination va bon train et nous entrevoyons enfin une lumière au bout du tunnel. Nous ne devons pas abandonner nos bonnes pratiques, l’arrivée d’un variant dans un camp forestier pourrait se propager comme une traînée de poudre, et ce, malgré les processus mis en place. Afin d’y parvenir, nous pouvons compter sur la résilience exemplaire de nos travailleurs forestiers.

Depuis les débuts de la crise, les travailleurs forestiers, dont le secteur d’activité a été rapidement déterminé comme essentiel, ont continué d’effectuer leurs tâches, malgré l’ajout de contraintes. Personne ne s’attendait à une crise d’une telle envergure et personne n’était préparée à y faire face. Les travailleurs forestiers, habitués à fonctionner et à performer dans des conditions de travail difficiles, autant physiquement que mentalement, ont toutefois réussi à relever le défi. Il faut dire que les postes en forêt sont exigeants. Ils demandent de la force et/ou de l’endurance physique, une capacité à effectuer des mouvements répétitifs, de la minutie, une capacité de concentration et de la détermination.

En effet, Les travailleurs sylvicoles sont exposés aux aléas de la météo, aux insectes piqueurs et aux rencontres fortuites avec la grande faune. Il est impératif pour eux de produire vite et bien, car ils sont rémunérés au rendement et cela ne doit pas se faire au détriment de la qualité. Ils sont de véritables athlètes évoluant en forêt, à l’abri des regards. Cet environnement qui pourrait être perçu par plusieurs comme étant hostile, est pour eux un havre de paix où ils peuvent y retrouver un fort sentiment de liberté. Les opérateurs d’équipement sont soumis pour leur part à la poussière, au bruit et à des quarts de travail de jour et de nuit. Ce sont des personnes qui s’adaptent constamment aux nouvelles exigences, aux nouveaux terrains, aux nouvelles façons de faire. Les travailleurs forestiers ont appris à s’accrocher, à s’adapter et à se dépasser, sans jamais baisser les bras. Cette tolérance face à l’adversité et cette capacité d’adaptation leur ont permis de passer au travers une première année de travail en pleine crise sanitaire tout en continuant de performer.

Aux dernières nouvelles, l’urgence sanitaire sera maintenue au Québec au moins jusqu’à la fin août pour permettre notamment aux policiers d’empêcher les rassemblements illégaux et assurer le bon fonctionnement des opérations de vaccination. Les mesures sanitaires de protection en milieu de travail vont donc se prolonger et devront être respectées de tous pour éviter les éclosions. En effet, lors de la première et de la deuxième vague, on remarquait beaucoup de contaminations communautaires, tandis que dans la troisième vague, c’est vraiment au niveau des milieux de travail que ça se passe. Une combinaison de fatigue et de relâchement des mesures de prévention expliquerait cette situation. Par exemple, la situation sanitaire s’est grandement détériorée dans les dernières semaines sur les chantiers et dans les établissements de construction de la province, qui atteignaient de nouveaux records d’éclosions actives de Covid 19. Pour éviter de se retrouver dans une situation similaire, les travailleurs forestiers devront donc redoubler d’efforts et s’adapter de nouveau à une deuxième saison empreinte de règles changeant à la lumière de l’évolution de la situation de la pandémie.

Dans un contexte où les produits issus de la forêt sont en si grande demande, nous ne pouvons que saluer les efforts consentis par l’ensemble des travailleurs et travailleuses de toute la chaîne de production de notre secteur, des pépinières jusque dans les usines. J’utilise donc mon privilège de m’exprimer dans ce journal pour vous dire à tous et à toutes un grand merci!
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