La prévisibilité : plus qu’un mot, un nécessité
La prévisibilité, on en parle et on la demande depuis des années dans le secteur forestier, mais rien ne change. Cela en est presque devenu une chimère, un phantasme, ou si vous préférez, un rêve qui nous semble de plus en plus inaccessible. On a tellement souvent répété ce mot, qu’on dirait qu’il en a perdu tout son sens. Pourquoi est-ce si difficile de fournir de la prévisibilité à la filière forestière? Est-ce en raison d’un manque de vision du développement du secteur forestier ou serait-ce plutôt la planification qui est déficiente? Personnellement, je dirais que c’est la combinaison des deux.
Production de plants
Connaissez-vous bien des producteurs qui accepteraient de vendre leur production et que cette dernière soit utilisée ou consommée avant même d’en avoir fixé le prix? Moi, non. Eh bien, c’est ce qui a été exigé cette année aux producteurs privés de plants forestiers du Québec. Oui, vous avez bien compris. Les pépinières forestières privées ont livré tous les plants pour la saison de reboisement 2024, ces derniers ont été plantés et, à l’écriture de ces lignes, l’Office des producteurs de plants forestiers du Québec (OPPFQ), qui représente toutes les pépinières privées produisant des plants forestiers pour le reboisement de la forêt publique et de la forêt privée du Québec, est toujours en médiation avec le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), pilotée par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ), pour connaître les prix qui seront payés à ses membres pour la production 2024. Dans le meilleur des mondes, la décision de la RMAAQ devrait être connue en janvier 2025! Par chance, cette année, les pépinières ont tout de même reçu une petite avance de paiement, représentant approximativement 50 % du revenu total annuel, sur la base de ce qui avait été payé en 2023. L’an dernier, le MRNF refusait de verser les avances aux pépinières forestières privées pour commencer leur nouvelle année de production tant et aussi longtemps qu’ils ne s’étaient pas entendus sur les prix et qu’ils aient signé la convention. Je ne sais pas pour vous, mais moi je n’appelle ça négocier sainement. Difficile de faire pire quand on parle de manque de prévisibilité!
Travaux sylvicoles
Pour les travaux sylvicoles non commerciaux, le portrait n’est pas très rose non plus. Les retards dans la planification du MRNF dans certaines régions occasionnent de grands problèmes de prévisibilité pour les entreprises et les travailleurs. En effet, les entreprises sylvicoles n’ont parfois qu’une ou deux semaines de préavis pour connaître les secteurs dans lesquels ils iront intervenir. Parfois, les secteurs sortent au compte-gouttes, ce qui empêche les entreprises de planifier leurs opérations en limitant les déplacements et les coûts.
De plus, les premiers appels d’offres sortent presque toujours avant que les entreprises connaissent leurs secteurs d’intervention pour leur contrat réparti à plusieurs fournisseurs (CRPF), cela limite donc encore une fois leur possibilité d’optimiser leurs opérations. Bref, le système fait en sorte que tous les risques et tous les problèmes d’une planification déficiente soient assumés par les entreprises et leurs travailleurs. Comprenez-vous où est le problème? La planification est réalisée par un tiers qui ne subit aucune conséquence du résultat de son travail, car il n’opère pas. Auparavant, lorsque la planification était réalisée par ceux qui exécutaient les travaux, les incitatifs au travail bien fait étaient évidents. Quelle est la solution me direz-vous? Eh bien, c’est de changer le système, changer le régime forestier en commençant par le plus important la forme de gouvernance et le partage des responsabilités.
Récolte du bois et transformation
Les entreprises demandent depuis des années une planification forestière harmonisée, prescrite et balancée de trois ans, dynamique et par territoire, pour obtenir plus de prévisibilité, d’agilité et afin de faire diminuer les coûts. Malheureusement, on en parle depuis des années et nous ne l’avons toujours pas. À cela s’ajoutent de grandes incertitudes en lien avec les baisses de possibilité forestière. Quels seront les impacts de la future stratégie de protection des caribous forestiers et montagnards? Aurons-nous les moyens de remettre en production toutes les superficies en déficit de régénération? Pourrons-nous un jour compter sur une réelle intensification de l’aménagement forestier? Je pourrais continuer ainsi pendant des pages et des pages.
Bref, que l’on soit situé n’importe où dans la chaîne d’approvisionnement, le manque de prévisibilité affecte tous les maillons. Qu’attendons-nous pour dire assez, c’est assez, nous exigeons une réforme du régime forestier?
Production de plants
Connaissez-vous bien des producteurs qui accepteraient de vendre leur production et que cette dernière soit utilisée ou consommée avant même d’en avoir fixé le prix? Moi, non. Eh bien, c’est ce qui a été exigé cette année aux producteurs privés de plants forestiers du Québec. Oui, vous avez bien compris. Les pépinières forestières privées ont livré tous les plants pour la saison de reboisement 2024, ces derniers ont été plantés et, à l’écriture de ces lignes, l’Office des producteurs de plants forestiers du Québec (OPPFQ), qui représente toutes les pépinières privées produisant des plants forestiers pour le reboisement de la forêt publique et de la forêt privée du Québec, est toujours en médiation avec le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), pilotée par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ), pour connaître les prix qui seront payés à ses membres pour la production 2024. Dans le meilleur des mondes, la décision de la RMAAQ devrait être connue en janvier 2025! Par chance, cette année, les pépinières ont tout de même reçu une petite avance de paiement, représentant approximativement 50 % du revenu total annuel, sur la base de ce qui avait été payé en 2023. L’an dernier, le MRNF refusait de verser les avances aux pépinières forestières privées pour commencer leur nouvelle année de production tant et aussi longtemps qu’ils ne s’étaient pas entendus sur les prix et qu’ils aient signé la convention. Je ne sais pas pour vous, mais moi je n’appelle ça négocier sainement. Difficile de faire pire quand on parle de manque de prévisibilité!
Travaux sylvicoles
Pour les travaux sylvicoles non commerciaux, le portrait n’est pas très rose non plus. Les retards dans la planification du MRNF dans certaines régions occasionnent de grands problèmes de prévisibilité pour les entreprises et les travailleurs. En effet, les entreprises sylvicoles n’ont parfois qu’une ou deux semaines de préavis pour connaître les secteurs dans lesquels ils iront intervenir. Parfois, les secteurs sortent au compte-gouttes, ce qui empêche les entreprises de planifier leurs opérations en limitant les déplacements et les coûts.
De plus, les premiers appels d’offres sortent presque toujours avant que les entreprises connaissent leurs secteurs d’intervention pour leur contrat réparti à plusieurs fournisseurs (CRPF), cela limite donc encore une fois leur possibilité d’optimiser leurs opérations. Bref, le système fait en sorte que tous les risques et tous les problèmes d’une planification déficiente soient assumés par les entreprises et leurs travailleurs. Comprenez-vous où est le problème? La planification est réalisée par un tiers qui ne subit aucune conséquence du résultat de son travail, car il n’opère pas. Auparavant, lorsque la planification était réalisée par ceux qui exécutaient les travaux, les incitatifs au travail bien fait étaient évidents. Quelle est la solution me direz-vous? Eh bien, c’est de changer le système, changer le régime forestier en commençant par le plus important la forme de gouvernance et le partage des responsabilités.
Récolte du bois et transformation
Les entreprises demandent depuis des années une planification forestière harmonisée, prescrite et balancée de trois ans, dynamique et par territoire, pour obtenir plus de prévisibilité, d’agilité et afin de faire diminuer les coûts. Malheureusement, on en parle depuis des années et nous ne l’avons toujours pas. À cela s’ajoutent de grandes incertitudes en lien avec les baisses de possibilité forestière. Quels seront les impacts de la future stratégie de protection des caribous forestiers et montagnards? Aurons-nous les moyens de remettre en production toutes les superficies en déficit de régénération? Pourrons-nous un jour compter sur une réelle intensification de l’aménagement forestier? Je pourrais continuer ainsi pendant des pages et des pages.
Bref, que l’on soit situé n’importe où dans la chaîne d’approvisionnement, le manque de prévisibilité affecte tous les maillons. Qu’attendons-nous pour dire assez, c’est assez, nous exigeons une réforme du régime forestier?
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