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Groupe Lebel investit 20 M$ à son usine de Dégelis

Groupe Lebel, l’un des principaux fabricants de bois d’œuvre dans l’Est du Canada, a investi 20 M$ à son usine de sciage de résineux de Dégelis, au Témiscouata, afin de refaire au complet la ligne de sciage ainsi que l’usine de rabotage.

Alexandre D’Astous

Les travaux sont maintenant complétés et les nouveaux équipements fonctionnent à plein régime après une période de rodage au cours des derniers mois.« Nous avons commencé à produire avec nos nouveaux équipements à la fin août 2023, pour le premier quart de travail et le deuxième quart a débuté en février 2024 », indique le directeur des opérations chez Groupe Lebel, DONALD LEBEL.

L’entreprise n’a pas eu peur d’investir malgré un contexte peu favorable présentement dans l’industrie forestière. « Nous faisons comme nous l’avons toujours fait. On essaie d’être ingénieux et de trouver des solutions même si les prévisions ne sont pas maximales. Dans des moments plus difficiles, il faut s’assurer d’être bons et chez nous ça passe par un travail d’équipe avec les superviseurs, la direction et les employés. Il faut être créatifs. C’est de cette façon qu’on va avancer. C’est encore plus important d’être bons lorsque le marché est plus creux », explique le directeur de l’usine de Dégelis, TERRY BOUCHARD.

Donald Lebel précise que les employés contribuent au succès de l’entreprise. « Nous faisons des réunions de façon régulière pour permettre aux travailleurs d’apporter des idées parce que plus nous sommes à réfléchir, plus nous avons de chances d’avoir de meilleures idées ». Lorsque les marchés sont moins bons, les meilleurs s’en sortent mieux et les dirigeants du Groupe Lebel estiment que les investissements vont beaucoup aidé en ce sens.

Investissements en deux phases
Les investissements à l’usine de Dégelis se sont faits en deux phases. « Nous avons d’abord travaillé sur la sortie de l’usine qui abrite deux lignes de sciage, là où le bois sortant des deux lignes se fait manipuler et traiter. En décembre 2023, nous avons changé le « botteur » et les « fences », le chargeur et les démêleurs pour mettre un démêleur double ainsi que le système de classement des billes », raconte M. Bouchard.

Santé et sécurité
Donald Lebel indique que ces investissements ont deux objectifs principaux, soit d’améliorer la santé et la sécurité au travail et simplifier le travail pour la main-d’œuvre. « On voulait rendre nos opérations plus sécuritaires avec les nouvelles normes de 2024. Nous souhaitions également simplifier un peu le travail de nos employés, notamment en diminuant les efforts physiques. Il faut rendre notre travail plus attrayant pour la main-d’œuvre, surtout dans un contacte de pénurie. Il y avait beaucoup de manipulation à faire pour nos travailleurs sur cette ligne. Par exemple, nous avions besoin de sept employés sur la ligne de 16 pieds. »

Automatisation
« Nos opérations sont beaucoup plus automatisées qu’auparavant, ce qui nous permet d’offrir davantage des emplois de surveillance des équipements que des efforts physiques pour la manipulation des pièces sciées à la sortie de l’usine. Ces travailleurs approchaient de la retraite. Nous avons créé de nouveaux postes de patrouilleurs qui n’ont qu’à gérer les équipements et les blocages », signale M. Bouchard.

L’intelligence artificielle est utilisée pour séparer le sapin et l’épinette et dans les opérations d’éboutage qui avant se faisaient toutes à la main. Ainsi, le chargement des pièces est automatisé et les optimiseurs lisent les défauts des pièces sciées. Les pièces sont classées avant d’être empilées. 

« Nous avons travaillé sur la sortie en premier parce que nous savions qu’avec la nouvelle ligne de sciage, la sortie ne pourrait pas suffire à la hausse de la productivité », ajoute Donald Lebel, qui précise que les travaux sur la sortie ont débuté en décembre 2022 pour prendre fin au printemps 2023.

« En février 2023, nous avons redémarré la sortie de l’usine. En juin 2023, nous avons commencé les travaux sur la ligne de sciage. Il y a eu un arrêt de production en décembre 2022 pour la sortie jusqu’en février 2023. Ensuite, nous avons rodé cette partie avec l’ancienne ligne de sciage. À la fin juin 2023, nous avons fermé la ligne sur laquelle nous avons fait les investissements que nous appelons la grande ligne, mais l’usine a continué à scier avec l’autre ligne. La nouvelle ligne de sciage a démarré à la fin août 2023 sur un quart de travail. Nous avons démarré avec seulement un quart de travail pour la période de rodage afin de pouvoir faire des modifications et des ajustements la nuit. deuxième quart de travail s’est ajouté en février 2024 », relate M. Lebel.

Investissements au rabotage
Des investissements ont aussi été faits pour améliorer les opérations de rabotage. L’installation d’un nouveau planeur Gilbert à haute vitesse a permis l’addition de huit cases. À cela, s’est aussi ajouté une empileuse neuve, un démêleur ainsi qu’une sortie plus automatisée. Les travaux se sont faits de juin à septembre 2023.

Hausse du rendement matière
Donald Lebel explique que les investissements permettent une hausse de la productivité. « Cette ligne était très manuelle et datait des années 80-90. Nous embauchions des employés qui quittaient dans les deux premières semaines parce qu’ils trouvaient le travail trop dur. C’était vraiment très difficile de recruter. Il devenait impossible d’opérer sur deux quarts de travail parce qu’on manquait de travailleurs. Avec les investissements, nous offrons des emplois de surveillance. La santé et sécurité est améliorée. Ça nous prend moins de main-d’œuvre et elle est plus facile à recruter ».

Le directeur de l’usine indique que la productivité a augmenté de 100 000 mètres cubes par année. L’objectif est de transformer 30 000 pieds mesure de planche (pmp) à l’heure, donc de 300 000 pmp par quart de 10 heures de travail. « Nous sommes dèjà au-dessus des objectifs. Nous varions entre 31 0000 et 30 000 pmp par quart de travail. Ça va très bien et il y a encore beaucoup de potentiel sur la ligne ».

M. Bouchard précise que le fait d’avoir des équipements à la fine pointe de la technologie permet au Groupe Lebel de recruter de la main-d’œuvre qualifiée plus facilement. » Les jeunes ont étudié avec ce genre de machines. Ils veulent travailler dans des entreprises qui sont à la fine pointe ». L’usine de Dégelis emploie 91 personnes.

Forêt privée
La production comprend des pièces de 1 par 3 jusqu’à 2 par 8 de six à 12 pieds de long. L’approvisionnement provient surtout des garanties d’approvisionnement que le Groupe Lebel possède en forêt publique, mais aussi de la forêt privée à la hauteur de 20%. L’usine de Squatec puise une plus grande part de son approvisionnement en forêt privée.

Avec une usine plus moderne, il faut s’attendre à ce que les installations de Dégelis soient appelées à transformer davantage de volumes dans l’avenir. « Nous aurons probablement besoin d’investir dans nos séchoirs au cours des prochaines années. Pour l’usine de sciage, elle opère bien, mais il reste encore beaucoup de capacité d’amélioration. Ce ne sera pas de gros projets, mais il va y avoir des choses à fignoler pour maximiser nos équipements ».

Le Groupe Lebel possède 23 usines de sciage et de produits à valeur ajoutée. Il permet l'emploi de plus de 1 400 travailleurs en région. L’entreprise est présente dans 17 municipalités au Québec, deux en Ontario, une au Nouveau-Brunswick et une dans l'état du Maine, aux États-Unis.
 
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Octobre 2024

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