Lors du congrès annuel de Groupements forestiers du Québec (GFQ), deux messages clairs ont émergé des 35 organisations de propriétaires regroupés : la nécessité de défendre le modèle d’affaires des groupements forestiers et l’importance de renforcer les communications. Un congrès est un moment crucial pour une organisation provinciale comme GFQ. Il permet non seulement de recueillir des idées, mais aussi de réévaluer la planification stratégique 2023-2026 en fonction des attentes et des besoins des membres. Ces derniers ont exprimé, lors de l’assemblée générale (AGA), leur souhait de voir GFQ accorder une plus grande importance à ces deux dossiers pour 2024-2025. En toute transparence, nous allons examiner ces résolutions et leur portée sur les actions futures de GFQ.

La mise en marché collective des bois est un élément central pour les propriétaires forestiers regroupés et pour preuve, 50 % du chiffre d’affaires des groupements provient de la vente de bois. Ces organisations ont pour mission de fournir des services essentiels à la gestion durable de leurs terres boisées. Leur objectif est d’aménager collectivement les ressources forestières tout en valorisant l’ensemble des ressources de la forêt. En retour, les profits et les bénéfices issus de leurs opérations sont redistribués en services aux membres ainsi qu’à la collectivité locale.

À l’AGA, les membres ont exprimé des préoccupations concernant les récentes évaluations et décisions de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ), notamment celles entourant les règlements 12673 et 12716, qui compromettent le modèle d’affaires des groupements de la Côte-du-Sud et du sud du Québec. En résumé, la régie remet en question notre modèle d’affaires même sur des aspects audités par le gouvernement du Québec. Ainsi, les organisations de propriétaires regroupés membres de GFQ ont demandé unanimement de :

• proposer des pistes afin de moderniser la mise en marché des bois du Québec;
• réaliser des représentations et des actions afin de dénoncer les éléments retenus par la RMAAQ;
• faire respecter le modèle d’affaires des groupements forestiers.

Rappelons que les deux décisions donnent l’exclusivité de la négociation du bois de sciage aux syndicats de producteurs de bois de deux territoires de plan conjoint (Côte-du-Sud et sud du Québec). Comme les nouveaux règlements ne permettent pas de mettre en place un cadre moderne laissant la place à une mise en marché collective efficace et ne donnent pas non plus l’opportunité aux acteurs de créer le maximum de valeur dans cet environnement compétitif et complexe, des organisations de propriétaires forestiers ont décidé de présenter une demande afin d’analyser ces décisions en cour supérieure.

Malgré ce contexte, on doit continuer à avancer et poursuivre dans la modernité et l’innovation. Ce n’est pas le temps de mettre sur la glace nos développements, comme la programmation de la nouvelle plateforme de mouvance des bois qui répondra aux nouvelles exigences de traçabilité, en plus de garantir un accès aux marchés et d’optimiser l'efficacité des opérations. Ces efforts témoignent de notre engagement à offrir le plus de bénéfices aux propriétaires forestiers dans une approche gagnant–gagnant avec les principaux intervenants de la chaine de valeur.

Les communications
Un autre dossier identifié comme prioritaire en AGA concerne les communications. Unique en son genre, le modèle d’affaires des groupements, en place depuis plus de 50 ans, contribue au développement socio-économique des régions forestières. Pourtant, malgré leur importance pour l’économie et l’environnement, les groupements sont encore peu connus du grand public. Cette méconnaissance freine leur visibilité et leur capacité à faire valoir leurs contributions à l’échelle régionale et provinciale. Il est crucial de faire connaître le rôle fondamental que jouent les propriétaires forestiers regroupés dans l’aménagement durable des forêts privées et dans le développement régional.

GFQ s'engage donc à renforcer ses communications, en plus d’accorder une plus grande attention à la mise en marché des bois. En fin de compte, ces deux axes prioritaires ne sont pas seulement des défis à relever, mais des opportunités de croissance et de renforcement pour nos organisations de propriétaires regroupés.