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Des forestiers et des décideurs

Le réchauffement climatique, la guerre en Ukraine, le prix du carburant, l’inflation, la main-d’œuvre, la disponibilité de logement… une chance que la pandémie de Covid tire à sa fin, car là je commençais à être un peu déprimé! Ben non! C’est l’été! La saison où nous pouvons nous la couler douce, nous reposer au soleil, aller à la plage, faire du camping, de la pêche, du vélo… Ha! Ha! Elle est bonne n’est-ce pas? C’est certain que nous pouvons faire tout ça, mais à petites doses, car il faut aussi compléter nos contrats.   
 
Nous en sommes donc en juillet et toutes nos organisations fourmillent. Les camions-remorques se croisent sur les routes. Certains sortent des billots de la forêt tandis que les autres entrent chargés de petits plants forestiers. Les fardiers transportent une panoplie d’équipements : abatteuses-façonneuses, porteurs, scarificateurs, pelles, transporteurs de plants, bouteurs… Une colonie de camionnettes se suivent et parfois se doublent, occupées par les contremaîtres, chefs d’équipe, opérateurs, reboiseurs, débroussailleurs, techniciens.  Tout ce remue-ménage pour nous permettre d’accomplir toutes nos activités d’aménagement de notre milieu de travail, notre forêt, selon des échéanciers souvent assez contraignants. Mais nous y sommes habitués, non pas par désir, mais par obligations.
 
Ces obligations sont créées par les conditions climatiques, bien sûr. Il est difficile de reboiser un arbre en janvier ou de dégager une jeune plantation d’épinettes de 40 cm sous 1,30 m de neige! Mais il y a aussi les obligations administratives qui, elles, pourraient sûrement être revues : date de réalisation des travaux, séquence des interventions, etc. Pour cela, il faudrait possiblement améliorer l’intégration des activités d’aménagement forestier, que les planificateurs vivent les contraintes des opérations (toutes les opérations commerciales et non commerciales) et soient affectés par leur rentabilité. Ce n’est pas nouveau, ça a déjà été dit, ça ne changera pas demain, mais de le redire fait du bien!
 
En croyant que les choses peuvent ou ne peuvent pas changer, il ne faut pas oublier que nous serons, ou sommes déjà, selon le cas, en campagne électorale.  Il s’agit d’un moment privilégié pour nous tous d’entendre ce que les aspirants élus souhaitent, pensent ou s’engagent à mettre en place à la suite de leur éventuelle élection. Par contre, les résultats de la prochaine élection semblent, selon la lecture des sondages, être sous le signe de la continuité. Autrement dit, le parti politique actuellement au pouvoir, la Coalition Avenir Québec, serait à nouveau au pourvoir à l’élection d’octobre prochain. Est-ce une mauvaise chose? Cela dépend des dossiers et des points de vue! Sans partir de débats, je vous soumets quelques questions et sujets de discussion à développer avec les candidats que vous pourriez rencontrer durant la période estivale.
 
Un ministre des Forêts devrait-il rencontrer les représentants de l’industrie de la sylviculture lorsque ceux-ci lui demandent ?  
Investir davantage en sylviculture permettrait d’accroître la capacité productive de la forêt et de réduire les impacts reliés à d’éventuels projets d’aires protégées ou de mesures de conservation d’espèces fauniques comme le caribou forestier.
Les changements climatiques se font de plus en plus sentir. Le secteur forestier peut contribuer grandement à réduire les impacts en substituant plusieurs produits davantage émetteurs de gaz à effet de serre.
Les coopératives forestières sont des organismes collectifs multidisciplinaires fièrement implantés dans leur milieu. Elles pourraient contribuer davantage à l’amélioration de la gestion forestière en leur confiant davantage de responsabilités reliées à la planification.
L’augmentation des coûts du carburant et des autres produits milite pour des approvisionnements de proximité en termes d’énergie et de matériaux de construction (biomasse forestière et bois).
 
Pour terminer, je vous souhaite une belle saison estivale. Celle-ci sera chaude, dure et complexe. Il y aura des moustiques et elle sera remplie de défis. Je ne vous apprends rien, vous connaissez très bien cet environnement de travail. Vous avez appris à en tirer profit, vous vous êtes forgé une expérience et êtes les mieux placés pour en comprendre les particularités et exigences. Malheureusement, certains ne le réalisent pas encore!
 
Bon été!
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