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Des difficultés causées par notre propre gouvernement

Même suspendue, la menace du président Trump d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens importés par les États-Unis a pour effet de créer un climat d’incertitude qui s’avère très nuisible.
 
Depuis, nous voyons nos élus provinciaux et fédéraux enchaîner les entrevues dans les médias pour nous dire que nous ne nous laisserons pas faire et qu’ils seront présents pour aider les entreprises et les travailleurs à traverser cette crise. Pendant ce temps, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) et Investissement Québec (IQ) prennent des décisions qui mettront à mal toutes les entreprises et les travailleurs œuvrant en sylviculture au Québec et les élus au pouvoir ne semblent pas s’en soucier. Pourtant, ces décisions relèvent d’eux et ils ont le pouvoir de les changer pour aider le secteur forestier de façon concrète. Que faudra-t-il faire pour faire comprendre à notre gouvernement que la sylviculture fait partie de la solution pour garder des emplois en forêt et investir dans un avenir meilleur pour l’ensemble du secteur forestier?
 
Une troisième année consécutive de baisse de rémunération
Le président et moi en avons parlé dans notre dernier éditorial de l’année. Lors de la rencontre des trois associations représentant les entreprises sylvicoles du Québec avec le Bureau de mise en marché des bois (BMMB), nous avons appris l’intention du MRNF de geler les taux de la grille déterminant la rémunération des entreprises sylvicoles pour chaque type de travaux ou si vous préférez de ne pas indexer la rémunération au coût de la vie. Lors de cette rencontre, nous n’avons reçu aucune explication valable de la part du BMMB sur cette décision. Pourtant, le BMMB est composé d’économistes dont le travail est de calculer de façon précise quelle devrait être la rémunération des entreprises pour chaque traitement sylvicole. Cette décision n’était aucunement appuyée par des calculs mathématiques ou une méthodologie de sciences économiques.
 
Nous avons donc discuté avec le cabinet de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts pour nous faire répondre que la décision relevait de la sous-ministre et qu’il était préférable de demander une rencontre avec elle pour obtenir des réponses. Nous avons donc fait une demande à la sous-ministre, mais elle a refusé de nous rencontrer. Lorsque le cabinet de la ministre en a été informé, nous avons obtenu comme réponse que la sous-ministre est maître de son agenda. Bref, personne ne veut nous donner de réponse sur cette décision totalement arbitraire de geler la rémunération des entreprises.
 
Si nous ne parvenons pas à faire changer d’idée le MRNF et le BMMB, la rémunération des entreprises sylvicoles baissera pour une troisième année consécutive. Eh oui, lorsque le Québec présentait les plus hauts taux d’inflation des 20 dernières années, le BMMB et le MRNF baissaient la rémunération des entreprises sylvicoles, à la suite des résultats obtenus de l’enquête sur les coûts, pour ramener les marges bénéficiaires moyennes des entreprises à 13,3 % pour les travaux mécanisés, 6,5 % pour la régénération artificielle et 5,1 % pour les autres traitements. Si le BMMB et le MRNF ont confiance en leurs calculs, cela signifie qu’ils sont conscients qu’ils enlèvent toute marge de manœuvre aux entreprises et que la moindre difficulté sur le terrain rendra les travaux déficitaires.
 
M. Legault, si vos intentions sont réellement de venir en aide au secteur forestier et aux travailleurs, vous pourriez commencer par annuler cette décision qui ne tient pas la route. Vous avez l’opportunité d’investir dans l’avenir de nos forêts et de protéger des milliers d’emplois, ne passez pas à côté.
 
Retrait du BNQ de la certification PGES
Une autre décision qui pourrait être facilement renversée pour venir en aide aux entreprises sylvicoles est le retrait du Bureau de normalisation du Québec (BNQ) de la certification du Programme de gestion des entreprises sylvicoles (PGES), une certification instaurée pour éliminer la concurrence déloyale entre les entreprises. En effet, en novembre dernier, Investissement Québec et le BNQ nous ont annoncé qu’ils se retiraient de la certification PGES à la suite des nombreuses coupures dans les ministères. La décision était sans appel. Nous avons effectué des représentations qui se sont toutes soldées par un échec. Nous demandions seulement une année supplémentaire au BNQ le temps de trouver un nouveau registraire, mais on nous l’a refusée.
 
M. Legault, si vous vous demandez quoi faire pour aider le secteur forestier, la Fédération a une panoplie d’idées à vous suggérer et pas seulement pour la sylviculture. Adressez-vous à nous!
 
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Février 2025

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