De bonnes raisons d’inviter le secteur forestier!
En décembre 2022 se déroulait la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15). Cet évènement a mené à l’élaboration du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, qui a pour objectif de stopper et d’inverser la perte de nature partout dans le monde en établissant 23 cibles. Afin de répondre aux engagements pris lors de la COP15, et d’atteindre les cibles du Cadre mondial de la biodiversité, le gouvernement du Québec travaille actuellement à élaborer le Plan Nature 2030.
Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a donné comme mandat au Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) de réaliser un atelier participatif avec les parties prenantes nationales concernées par le Plan Nature 2030. Le 27 septembre dernier, Groupements forestiers Québec a ainsi participé au Rendez-vous de la biodiversité afin de contribuer à l’élaboration du Plan.
Lors de cet évènement, deux élus du gouvernement du Québec étaient présents, soit le ministre du MELCCFP, Benoit Charrette et son adjointe parlementaire, Agnès Grondin. Je tiens à féliciter les deux représentants du gouvernement d’avoir invité les principaux intervenants du secteur forestier à participer à des échanges avec la société civile. Cette démarche témoigne d'un engagement en faveur de la transparence, de la participation citoyenne et de la prise en compte des différentes perspectives dans les décisions liées à la conservation des milieux naturels.
En invitant les acteurs clés du secteur forestier à dialoguer avec les groupes environnementaux, les députés contribuent à renforcer la démocratie et à garantir que les décisions politiques concernant la conservation des milieux naturels soient prises de manière éclairée et équilibrée. Il est important de promouvoir de telles initiatives qui encouragent le dialogue et la collaboration entre les parties prenantes, car elles favorisent des politiques plus durables et à une gestion plus efficace des milieux naturels, tout en tenant compte des intérêts des communautés locales et de la protection de l'environnement.
GFQ a profité de l’occasion pour bien valoir quelle pouvait être la contribution des 28 000 propriétaires regroupés et des 1300 employés que comptent les groupements en vue de l’atteinte des différentes cibles. En étant des organisations très actives sur le terrain, nous avons évalué que le réseau des groupements forestiers peut influencer environ 13 des 21 cibles du cadre mondial et, plus spécifiquement, la cible 7 qui consiste à : « veiller à ce que les superficies consacrées à la foresterie soient gérées de manière durable, notamment, par l’utilisation durable de la biodiversité et le maintien des contributions de la nature aux populations locales et autochtones. »
Des leviers financiers supplémentaires permettront certainement d'intégrer davantage de connaissances (biodiversité, espèces exotiques envahissantes, milieux humides, espèces menacées ou vulnérables, corridors écologiques, etc.) à la planification forestière, de fournir davantage d’explications techniques aux propriétaires forestiers et aux travailleurs, d'augmenter la quantité de superficies aménagées de façon durable en forêt privée (incluant la lutte aux espèces exotiques envahissantes), de déployer des stratégies d’adaptation des forêts aux changements climatiques axées sur la résistance des écosystèmes forestiers, la résilience ou l’amorce d’une transition.
Bref, au printemps prochain, nous serons en mesure de prendre connaissance du Plan Nature 2030 et de constater jusqu’à quel point le gouvernement du Québec souhaite faire une place plus importante à l’aménagement forestier durable en forêt privée. Rappelons qu’il y a un peu moins de 30 000 producteurs forestiers reconnus sur un total de 134 000 propriétaires au Québec. Il y a de la place pour en faire plus.
Le Rendez-vous de la biodiversité provincial est maintenant derrière nous. Toutefois, 17 ateliers régionaux sont organisés par chaque conseil régional de l’environnement (CRE) à l’intention des parties prenantes des différentes régions du Québec. Dans les prochaines semaines, organismes, municipalités, MRC et entreprises seront invités à s’engager à contribuer à l’atteinte des cibles du Cadre mondial. C’est maintenant le moment où je demande à nos 35 groupements forestiers membres de GFQ de participer aux consultations régionales.
Bons ateliers!
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