Créer un sentiment d’appartenance!

Dans les dernières semaines, Groupements forestiers Québec (GFQ) a été invité à participer au congrès de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec (OIFQ), le 9 et 10 novembre. Cette année, le thème est : tracer une nouvelle trajectoire. Par ce congrès, l’Ordre désire ouvrir sa porte à tous les partenaires du milieu forestier afin d’échanger, réfléchir et s’entendre sur des fondements d’une gestion forestière qui nous unit. Au moment d’écrire ces lignes, le congrès n’avait pas eu lieu, donc je vous partage une réflexion précongrès.
Je tiens à remercier l’OIFQ d’avoir invité plusieurs acteurs et professionnels de différentes provenances, dont des intervenants du secteur forestier privé. Le mixte créé par l’OIFQ devrait générer des idées. Ma motivation première à écrire quelques lignes sur ce sujet était de partager un sentiment de fierté éprouvé lorsque j’ai découvert que GFQ avait été invité principalement parce que le modèle d’affaires des groupements forestiers était une source d’inspiration pour le secteur forestier. De plus, j’en étais à réfléchir sur les informations à partager aux congressistes et un exercice d’écriture est souvent bénéfique pour être bien préparé.
Il y a maintenant près de 50 ans, en réaction à la fermeture des paroisses dites marginales et non viables économiquement sur le territoire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, des milliers de citoyens se sont unis pour conserver leur droit de demeurer là où ils sont nés. Ils donneront le nom d’Opérations dignité à leur mouvement de contestation. Leur revendication : vivre de la principale ressource disponible dans leur milieu : la forêt. C’est de ce mouvement, qui fut la plus importante mobilisation en milieu rural qu’a connu l’histoire du Canada, que sont nés les organismes de gestion en commun (OGC). La création des groupements forestiers a permis de structurer des entreprises collectives de mise en valeur et d’aménagement forestier des forêts privées. Dans les 50 dernières années, le réseau des groupements forestiers s’est développé et le modèle d’affaires s’est modernisé.
Ainsi, en 2023, le résultat est un modèle unique qui est caractérisé notamment par les points suivants:
- Les groupements sont des organisations collectives regroupant les propriétaires de boisés privés et ils sont contrôlés par eux;
- La gouvernance est bien définie et permet à des propriétaires forestiers avec des compétences complémentaires (ex. : avocat, gestionnaire, économiste, ing. f., comptable, biologiste, etc.) de participer aux décisions;
- Les territoires des groupements sont bien définis et leur taille vise à maintenir à long terme les services aux membres, préserver une organisation forte et résiliente, retenir et maintenir l’expertise du personnel, créer des occasions de diversification des activités et être en mesure de générer des retombées socioéconomiques locales et régionales;
- L’adhésion est libre et il est obligatoire de mettre en place une politique d’équité d’accès aux services;
- La redistribution des bénéfices et des surplus a comme finalité l’aménagement collectif des propriétés et le retour en services et en valeur du fruit des opérations aux propriétaires conventionnés et à la collectivité ;
- L’aménagement collectif des ressources forestières sur les terres privées est réalisé dans une optique de développement durable.
La gestion des forêts publiques est très différente de la gestion des forêts privées au Québec et les défis peuvent être différents. Le 9 et 10 décembre, l’OIFQ regroupera plusieurs participants pour aborder un des défis d’actualité en forêt publique : créer ce sentiment d’appartenance. J’espère que notre modèle modernisé, mais mis en place il y a près de 50 ans, aidera à cette réflexion.
Dernière édition
Février 2025
