Coop Haut-St-Maurice : amenez-en des projets!
Développement des opérations, main-d’œuvre, foresterie 4.0, collaboration avec les Attikameks et même approvisionnement de la future usine de biocarburants BELT; le moins que l’on puisse dire, c’est que ce ne sont pas les défis et les projets qui manquent pour la Coopérative forestière du Haut-Saint-Maurice.
Fondée en 1984, la coopérative de travailleurs de La Tuque s’est imposée au fil des ans comme un acteur économique et social incontournable en Haute-Mauricie. Le directeur général, Marc-André Despins présente l’organisation comme un «entrepreneur général clé en main qui offre des services de foresterie à différentes usines».
La coop est, notamment, actionnaire minoritaire avec Résolu de la scierie Produits forestiers Mauricie située à Rivière-aux-Rats, pour laquelle elle récolte 50 % de la garantie d’approvisionnement de l’usine. Équipes de récolte, de construction de chemins et de transport de bois, service de géomatique, superviseurs et surintendant forestiers, elle offre une très large gamme de services liés à la foresterie. En tout, la CFHSM compte 140 employés permanents auxquels s’ajoutent environ 120 travailleurs saisonniers de sa filiale Vertech oeuvrant en sylviculture et dans la prévention des incendies.
Dès son arrivée en poste en tant que directeur général il y a près de quatre ans, M. Despins a tenu à doter l’organisation d’une structure de gouvernance axée sur l’équité et la transparence, ainsi que d’une vision à long terme. En collaboration, notamment, avec la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) une nouvelle planification stratégique a été adoptée.
Le secteur forestier étant reconnu pour ses cycles à la hausse et à la baisse, le premier axe de la planification concerne la consolidation des opérations. Pour cette raison, celui qui a été nommé plus tôt cette année le premier récipiendaire du Mérite de la relève de la FQCF indique que les ententes avec l’usine Résolu de Rivière-aux-Rats ont été «reconduites et actualisées de façon 2021».
La coop souhaite augmenter son volume d’opérations au cours des prochaines années. Le directeur général confirme avoir des échanges avec les donneurs d’ouvrages pour bonifier les ententes de récolte ainsi que de transport du bois. «Notre organisation a pour mission de donner du travail de qualité à ses gens. On sent qu’on est capables de se développer encore davantage et on est à l’affut des opportunités pour le faire.»
Usine de biocarburant BELT
L’une de ces opportunités est un projet d’un milliard $ pour la construction d’une usine de biocarburant, Bioénergie La Tuque (BELT). Si elle voit le jour quelque part aux environs de 2026, l’usine produira annuellement pas moins de 250 millions de litres carburant à partir de la biomasse forestière.
La Coopérative forestière du Haut-Saint-Maurice est partie prenante du projet de sorte qu’elle assurerait une partie de l’approvisionnement, des tests en ce sens ont même déjà été effectués en collaboration avec FPInnovations. «On est tout près d’une décision pour savoir si La Tuque sera retenue par Neste pour cette usine. Nous sommes le seul site potentiel en Amérique du Nord, l’autre est en Europe», note M. Despins.
Le projet apparaît d’autant plus intéressant qu’il répondrait aux préoccupations environnementales de l’organisation. Pouvant être ajouté au diesel, au mazout et à l’essence, le biocarburant permettrait en effet de réduire les émissions polluantes des véhicules motorisés.
Collaboration avec les Atikamekw
Un autre projet d’importance consiste à développer des liens avec la nation Atikamekw. M. Despins affirme suivre avec beaucoup d’intérêt le développement du Groupe Inter-Nations qui a fait l’objet d’un article dans Le monde forestier de septembre dernier.
En vertu de cette initiative, rappelons de la coop autochtone Inter-Nations et la Coopérative forestière de Girardville ont uni leurs efforts pour fournir la totalité des 320 000 mètres cubes de bois requis pour l’approvisionnement de la scierie d’Opitciwan.
La Coopérative forestière de la Haute-Mauricie aimerait de son côté s’inspirer de ce modèle en vue développer une collaboration avec le Conseil de la nation Atikamekw pour effectuer différents travaux liées au domaine forestier. «On essaie de trouver des synergies possibles et le point de départ avec eux est le fait que nous sommes une coopérative. Nos valeurs de démocratie, d’équité, de partage du revenus, c’est quelque chose qui leur parle», fait valoir M. Despins.
Dans ses opérations de tous les jours, la coop est déjà appelée à collaborer régulièrement sur le territoire avec ses voisins autochtones et compte d’ailleurs quatre employés Atikamekws. «On regarde pour faire des projets avec eux. Ils ont une population jeune et ils prennent des initiatives pour assurer leur développement. On aimerait être des partenaires avec eux».
Foresterie 4.0
Dans la foulée de sa planification stratégique, la coopérative voit également à développer ses outils technologiques. Avec l’aide de la FQCF, un diagnostic 4.0 opérationnel a déjà été réalisé. En collaboration avec l’Université Laval et le professeur Luc Lebel, elle travaille aussi à mettre en place un système d’approvisionnement forestier intelligent (SAFI).
L’objectif est de récolter des données de qualité, de manière à optimiser les processus. «C’est terminé le temps où un employé prenait des notes papier sur le terrain, puis le tout était ramené au bureau où ça trainait un bout de temps dans un cartable avant d’être entré dans un ficher Excel. Il faut être meilleur que ça!»
Un comité 4.0 a été créé au sein de l’organisation et est déjà bien avancé dans la mise en place des solutions technologique qui comprennent un Cloud permettant d’avoir accès aux données en temps réel. «Non seulement on minimise les risques d’erreur, mais on gagne aussi en efficacité. Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre que l’on connait actuellement, cela nous permet d’affecter nos ressources à des tâches à plus grande valeur ajoutée».
Main-d’oeuvre
Parlant de ressources humaines, le développement de ceux-ci constitue l’un des principaux axes de la planification stratégique de la CFHSM. «Étant une coopérative de travailleurs, le bien-être de nos employés est non seulement une priorité, c’est notre raison d’être. On s’est donc doté d’une vision et d’un plan de développement qui comprend des actions pour garder notre monde et attirer des gens».
C’est ainsi qu’au cours de la dernière année, les membres ont été consultés sur les meilleurs moyens à prendre. Il en est ressorti plusieurs mesures, dont la révision de la fréquence des paies, la diminution du pourcentage des parts privilèges et une couverture d’assurances plus souple. «Je suis très fier de cette consultation. Pour moi, il y a seulement dans une coop qu’un tel exercice pouvait avoir lieu. Cela prouve que nous sommes à l’écoute de nos membres». Notons que les entrepreneurs forestiers, leurs employés, de même que les ouvriers sylvicoles saisonniers ont maintenant la possibilité de devenir membres de la coopérative, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Dans le contexte actuel de grave pénurie de main-d’œuvre, ces actions prennent tout leur sens. Directeur des opérations de la filiale Vertech, Geoffroy Gagnon indique être en mesure de trouver les employés dont il a besoin pour ses différents travaux sylvicoles. «C’est certain que si on pouvait en avoir quelques-uns de plus, il y a des fois qu’on les prendrait! De façon générale, on s’en tire quand même bien».
D’année en année, un bon nombre d’ouvriers reviennent travailler. «En tant qu’employeur, je crois qu’on a une bonne réputation. En venant ici, ils savent qu’ils vont profiter de bonnes conditions. Le mot se passe en ce sens et cela nous aide à recruter», explique M. Gagnon.
Afin d’accommoder les travailleurs, la coopérative propose un horaire de quatre jours en forêt suivi de trois jours de congé. Dans les camps forestiers, on s’assure de la qualité de la nourriture de même que de la disponibilité d’Internet.
Enfin, M. Despins souligne qu’il est président du conseil d’établissement de l’École forestière de La Tuque. Il s’agit d’un rôle qui lui tient à cœur et qui lui permet d’être à l’affut des besoins de formation de la coopérative, mais aussi des autres acteurs du secteur forestier de la région.
Gouvernance et CA
Si les perspectives d’avenir paraissent très bonnes pour la coopérative, le directeur général donne le crédit à la gouvernance de l’organisation, de même qu’au conseil d’administration, aux membres et aux employés.
Dès son arrivée à la direction il y a presque quatre ans, M. Despins indique avoir vu à établir, en collaboration avec la FQCF, une saine gouvernance mettant de l’avant les principes de transparence et d’équité. «On voit à redistribuer la richesse et à s’assurer que l’information circule. De cette façon, on mobilise les gens et on fait en sorte que tout le monde travaille dans la même direction », signale le président du conseil d’administration William Boulanger, qui est également directeur forestier.
Fondée en 1984, la coopérative de travailleurs de La Tuque s’est imposée au fil des ans comme un acteur économique et social incontournable en Haute-Mauricie. Le directeur général, Marc-André Despins présente l’organisation comme un «entrepreneur général clé en main qui offre des services de foresterie à différentes usines».
La coop est, notamment, actionnaire minoritaire avec Résolu de la scierie Produits forestiers Mauricie située à Rivière-aux-Rats, pour laquelle elle récolte 50 % de la garantie d’approvisionnement de l’usine. Équipes de récolte, de construction de chemins et de transport de bois, service de géomatique, superviseurs et surintendant forestiers, elle offre une très large gamme de services liés à la foresterie. En tout, la CFHSM compte 140 employés permanents auxquels s’ajoutent environ 120 travailleurs saisonniers de sa filiale Vertech oeuvrant en sylviculture et dans la prévention des incendies.
Dès son arrivée en poste en tant que directeur général il y a près de quatre ans, M. Despins a tenu à doter l’organisation d’une structure de gouvernance axée sur l’équité et la transparence, ainsi que d’une vision à long terme. En collaboration, notamment, avec la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) une nouvelle planification stratégique a été adoptée.
Le secteur forestier étant reconnu pour ses cycles à la hausse et à la baisse, le premier axe de la planification concerne la consolidation des opérations. Pour cette raison, celui qui a été nommé plus tôt cette année le premier récipiendaire du Mérite de la relève de la FQCF indique que les ententes avec l’usine Résolu de Rivière-aux-Rats ont été «reconduites et actualisées de façon 2021».
La coop souhaite augmenter son volume d’opérations au cours des prochaines années. Le directeur général confirme avoir des échanges avec les donneurs d’ouvrages pour bonifier les ententes de récolte ainsi que de transport du bois. «Notre organisation a pour mission de donner du travail de qualité à ses gens. On sent qu’on est capables de se développer encore davantage et on est à l’affut des opportunités pour le faire.»
Usine de biocarburant BELT
L’une de ces opportunités est un projet d’un milliard $ pour la construction d’une usine de biocarburant, Bioénergie La Tuque (BELT). Si elle voit le jour quelque part aux environs de 2026, l’usine produira annuellement pas moins de 250 millions de litres carburant à partir de la biomasse forestière.
La Coopérative forestière du Haut-Saint-Maurice est partie prenante du projet de sorte qu’elle assurerait une partie de l’approvisionnement, des tests en ce sens ont même déjà été effectués en collaboration avec FPInnovations. «On est tout près d’une décision pour savoir si La Tuque sera retenue par Neste pour cette usine. Nous sommes le seul site potentiel en Amérique du Nord, l’autre est en Europe», note M. Despins.
Le projet apparaît d’autant plus intéressant qu’il répondrait aux préoccupations environnementales de l’organisation. Pouvant être ajouté au diesel, au mazout et à l’essence, le biocarburant permettrait en effet de réduire les émissions polluantes des véhicules motorisés.
Collaboration avec les Atikamekw
Un autre projet d’importance consiste à développer des liens avec la nation Atikamekw. M. Despins affirme suivre avec beaucoup d’intérêt le développement du Groupe Inter-Nations qui a fait l’objet d’un article dans Le monde forestier de septembre dernier.
En vertu de cette initiative, rappelons de la coop autochtone Inter-Nations et la Coopérative forestière de Girardville ont uni leurs efforts pour fournir la totalité des 320 000 mètres cubes de bois requis pour l’approvisionnement de la scierie d’Opitciwan.
La Coopérative forestière de la Haute-Mauricie aimerait de son côté s’inspirer de ce modèle en vue développer une collaboration avec le Conseil de la nation Atikamekw pour effectuer différents travaux liées au domaine forestier. «On essaie de trouver des synergies possibles et le point de départ avec eux est le fait que nous sommes une coopérative. Nos valeurs de démocratie, d’équité, de partage du revenus, c’est quelque chose qui leur parle», fait valoir M. Despins.
Dans ses opérations de tous les jours, la coop est déjà appelée à collaborer régulièrement sur le territoire avec ses voisins autochtones et compte d’ailleurs quatre employés Atikamekws. «On regarde pour faire des projets avec eux. Ils ont une population jeune et ils prennent des initiatives pour assurer leur développement. On aimerait être des partenaires avec eux».
Foresterie 4.0
Dans la foulée de sa planification stratégique, la coopérative voit également à développer ses outils technologiques. Avec l’aide de la FQCF, un diagnostic 4.0 opérationnel a déjà été réalisé. En collaboration avec l’Université Laval et le professeur Luc Lebel, elle travaille aussi à mettre en place un système d’approvisionnement forestier intelligent (SAFI).
L’objectif est de récolter des données de qualité, de manière à optimiser les processus. «C’est terminé le temps où un employé prenait des notes papier sur le terrain, puis le tout était ramené au bureau où ça trainait un bout de temps dans un cartable avant d’être entré dans un ficher Excel. Il faut être meilleur que ça!»
Un comité 4.0 a été créé au sein de l’organisation et est déjà bien avancé dans la mise en place des solutions technologique qui comprennent un Cloud permettant d’avoir accès aux données en temps réel. «Non seulement on minimise les risques d’erreur, mais on gagne aussi en efficacité. Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre que l’on connait actuellement, cela nous permet d’affecter nos ressources à des tâches à plus grande valeur ajoutée».
Main-d’oeuvre
Parlant de ressources humaines, le développement de ceux-ci constitue l’un des principaux axes de la planification stratégique de la CFHSM. «Étant une coopérative de travailleurs, le bien-être de nos employés est non seulement une priorité, c’est notre raison d’être. On s’est donc doté d’une vision et d’un plan de développement qui comprend des actions pour garder notre monde et attirer des gens».
C’est ainsi qu’au cours de la dernière année, les membres ont été consultés sur les meilleurs moyens à prendre. Il en est ressorti plusieurs mesures, dont la révision de la fréquence des paies, la diminution du pourcentage des parts privilèges et une couverture d’assurances plus souple. «Je suis très fier de cette consultation. Pour moi, il y a seulement dans une coop qu’un tel exercice pouvait avoir lieu. Cela prouve que nous sommes à l’écoute de nos membres». Notons que les entrepreneurs forestiers, leurs employés, de même que les ouvriers sylvicoles saisonniers ont maintenant la possibilité de devenir membres de la coopérative, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Dans le contexte actuel de grave pénurie de main-d’œuvre, ces actions prennent tout leur sens. Directeur des opérations de la filiale Vertech, Geoffroy Gagnon indique être en mesure de trouver les employés dont il a besoin pour ses différents travaux sylvicoles. «C’est certain que si on pouvait en avoir quelques-uns de plus, il y a des fois qu’on les prendrait! De façon générale, on s’en tire quand même bien».
D’année en année, un bon nombre d’ouvriers reviennent travailler. «En tant qu’employeur, je crois qu’on a une bonne réputation. En venant ici, ils savent qu’ils vont profiter de bonnes conditions. Le mot se passe en ce sens et cela nous aide à recruter», explique M. Gagnon.
Afin d’accommoder les travailleurs, la coopérative propose un horaire de quatre jours en forêt suivi de trois jours de congé. Dans les camps forestiers, on s’assure de la qualité de la nourriture de même que de la disponibilité d’Internet.
Enfin, M. Despins souligne qu’il est président du conseil d’établissement de l’École forestière de La Tuque. Il s’agit d’un rôle qui lui tient à cœur et qui lui permet d’être à l’affut des besoins de formation de la coopérative, mais aussi des autres acteurs du secteur forestier de la région.
Gouvernance et CA
Si les perspectives d’avenir paraissent très bonnes pour la coopérative, le directeur général donne le crédit à la gouvernance de l’organisation, de même qu’au conseil d’administration, aux membres et aux employés.
Dès son arrivée à la direction il y a presque quatre ans, M. Despins indique avoir vu à établir, en collaboration avec la FQCF, une saine gouvernance mettant de l’avant les principes de transparence et d’équité. «On voit à redistribuer la richesse et à s’assurer que l’information circule. De cette façon, on mobilise les gens et on fait en sorte que tout le monde travaille dans la même direction », signale le président du conseil d’administration William Boulanger, qui est également directeur forestier.
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