Budget: augmenter la cadence
Pour plusieurs, le mois de février correspond sans doute à un moment où ils en ont assez de l’hiver et où ils ont hâte au retour des températures plus douces. Sans être totalement en désaccord avec ce sentiment, je trouve certains charmes à nos hivers québécois. Pour moi qui en suis à ma 14e année comme président de Groupements forestiers Québec, cette période de l’année est aussi celle des consultations prébudgétaires du gouvernement.
Si l’on veut permettre à nos propriétaires privés de bénéficier des leviers dont ils ont besoin pour mettre en valeur leurs boisés et à nos groupements forestiers de les assister, il importe de bien faire nos devoirs. Vous pouvez compter sur Groupements forestiers Québec pour faire ce travail de représentation auprès du gouvernement.
Cette année ne fait pas exception alors que nous avons déjà écrit au ministre des Finances, Éric Girard, pour lui présenter nos propositions qui s’articulent autour de la Stratégie nationale de production de bois (SNPB). Avec cette dernière, le présent gouvernement désirait augmenter l’aménagement forestier au Québec ainsi que la contribution de la forêt privée à l’approvisionnement des usines de transformation des bois. Il souhaitait aussi se doter d’un « Plan Nature » de 650 M$ pour faire face au déclin de la biodiversité sur son territoire.
Bonne nouvelle : ces deux initiatives sont compatibles! Pour atteindre ces objectifs ambitieux auxquels nous souscrivons, nous avons soumis au ministre un plan en trois étapes qui s’articule comme suit.
<strong>Étape 1 : Maintenir la capacité de réaliser des scénarios sylvicoles rentables en forêt privée</strong>
Comme vous le savez, nous appelons « scénario sylvicole » une séquence planifiée de traitements sylvicoles à appliquer à un peuplement au cours d'une période donnée en fonction d'objectifs d'aménagement. Dans la majorité des cas, on ne peut sursoir aux traitements non commerciaux d’un scénario intensif sans diminuer la possibilité forestière disponible à court terme.
Nous avons donc avisé le ministre Girard que nous ne disposons pas des ressources monétaires nécessaires pour faire l’ensemble des traitements sylvicoles requis chez les quelques 30 000 producteurs actifs et encore moins d’augmenter les superficies sous aménagement. Dans le contexte économique actuel, nous avons demandé au gouvernement d’intégrer une formule d’indexation des budgets du programme d’aide à la mise en valeur des forêts privées. Cette première action permettra de ne plus gérer une décroissance des superficies aménagées annuellement en forêt privée.
<strong>Étape 2 : Augmenter les superficies aménagées en forêt privée </strong>
Nous avons aussi mis de l’avant la nécessité d’accentuer les investissements sylvicoles à un rythme supérieur à l’inflation. Ainsi, le niveau de reboisement en forêt privée devrait passer de près de 8 000 ha/an à 11 000 ha/an. Cette hausse de 3 000 ha nécessiterait un investissement annuel de plus de 18 M$ dès aujourd’hui. Si l’on souhaite augmenter la valeur des plantations des années réalisées dans les années 90, nous devrions investir annuellement 10 M$ afin de réaliser des éclaircies commerciales sur 7 000 ha supplémentaires par année.
Il y a des opportunités en forêt privée et un investissement supplémentaire 75 M$ sur une période de 5 ans fournirait un message clair aux propriétaires forestiers que le gouvernement désire mettre en œuvre la SNPB.
<strong>Étape 3 : Contribuer à la lutte aux changements climatiques et à la protection de la biodiversité grâce à l’éducation et aux investissements sylvicoles</strong>
Les forêts permettent de stocker de manière permanente le CO₂ présent dans l’atmosphère et peuvent être considérées comme des sources d’«émissions négatives». Ainsi, la restauration du couvert forestier, l’aménagement forestier et l’utilisation optimale du matériau de bois dans la construction sont des solutions.
Il faut aussi apprendre à aménager de nouveaux écosystèmes forestiers en fonction de l’évolution du climat. À l’aide des travaux de recherche, nous avons maintenant des connaissances afin d’anticiper les essences à utiliser selon les projections du rehaussement des températures sur notre territoire. Investir en sylviculture est donc une solution afin de préparer les écosystèmes aux changements climatiques.
L'éducation, le soutien professionnel et les mesures incitatives auprès des propriétaires forestiers constituent les meilleurs moyens pour favoriser l'évolution des pratiques de gestion forestière. Le plan d’aménagement forestier détenu par les producteurs forestiers aiguille les producteurs qui souhaitent mettre en valeur leurs forêts. L’inclusion des recommandations de gestion sur les milieux sensibles et les éléments de biodiversité permettrait de s’assurer que les producteurs les protègent lorsqu’ils aménagent leurs boisés. Dans ce contexte, nous avons demandé un montant de 5 M$ qui permettrait d’assurer le financement de l’intégration de nouvelles connaissances environnementales aux plans d’aménagement forestier pour les 5 prochaines années.
Voilà autant de solutions proposées par GFQ et qui permettraient de favoriser le développement de la forêt privée et auraient un impact pour les régions du Québec.
Sur ce, bonne année 2023!
Si l’on veut permettre à nos propriétaires privés de bénéficier des leviers dont ils ont besoin pour mettre en valeur leurs boisés et à nos groupements forestiers de les assister, il importe de bien faire nos devoirs. Vous pouvez compter sur Groupements forestiers Québec pour faire ce travail de représentation auprès du gouvernement.
Cette année ne fait pas exception alors que nous avons déjà écrit au ministre des Finances, Éric Girard, pour lui présenter nos propositions qui s’articulent autour de la Stratégie nationale de production de bois (SNPB). Avec cette dernière, le présent gouvernement désirait augmenter l’aménagement forestier au Québec ainsi que la contribution de la forêt privée à l’approvisionnement des usines de transformation des bois. Il souhaitait aussi se doter d’un « Plan Nature » de 650 M$ pour faire face au déclin de la biodiversité sur son territoire.
Bonne nouvelle : ces deux initiatives sont compatibles! Pour atteindre ces objectifs ambitieux auxquels nous souscrivons, nous avons soumis au ministre un plan en trois étapes qui s’articule comme suit.
<strong>Étape 1 : Maintenir la capacité de réaliser des scénarios sylvicoles rentables en forêt privée</strong>
Comme vous le savez, nous appelons « scénario sylvicole » une séquence planifiée de traitements sylvicoles à appliquer à un peuplement au cours d'une période donnée en fonction d'objectifs d'aménagement. Dans la majorité des cas, on ne peut sursoir aux traitements non commerciaux d’un scénario intensif sans diminuer la possibilité forestière disponible à court terme.
Nous avons donc avisé le ministre Girard que nous ne disposons pas des ressources monétaires nécessaires pour faire l’ensemble des traitements sylvicoles requis chez les quelques 30 000 producteurs actifs et encore moins d’augmenter les superficies sous aménagement. Dans le contexte économique actuel, nous avons demandé au gouvernement d’intégrer une formule d’indexation des budgets du programme d’aide à la mise en valeur des forêts privées. Cette première action permettra de ne plus gérer une décroissance des superficies aménagées annuellement en forêt privée.
<strong>Étape 2 : Augmenter les superficies aménagées en forêt privée </strong>
Nous avons aussi mis de l’avant la nécessité d’accentuer les investissements sylvicoles à un rythme supérieur à l’inflation. Ainsi, le niveau de reboisement en forêt privée devrait passer de près de 8 000 ha/an à 11 000 ha/an. Cette hausse de 3 000 ha nécessiterait un investissement annuel de plus de 18 M$ dès aujourd’hui. Si l’on souhaite augmenter la valeur des plantations des années réalisées dans les années 90, nous devrions investir annuellement 10 M$ afin de réaliser des éclaircies commerciales sur 7 000 ha supplémentaires par année.
Il y a des opportunités en forêt privée et un investissement supplémentaire 75 M$ sur une période de 5 ans fournirait un message clair aux propriétaires forestiers que le gouvernement désire mettre en œuvre la SNPB.
<strong>Étape 3 : Contribuer à la lutte aux changements climatiques et à la protection de la biodiversité grâce à l’éducation et aux investissements sylvicoles</strong>
Les forêts permettent de stocker de manière permanente le CO₂ présent dans l’atmosphère et peuvent être considérées comme des sources d’«émissions négatives». Ainsi, la restauration du couvert forestier, l’aménagement forestier et l’utilisation optimale du matériau de bois dans la construction sont des solutions.
Il faut aussi apprendre à aménager de nouveaux écosystèmes forestiers en fonction de l’évolution du climat. À l’aide des travaux de recherche, nous avons maintenant des connaissances afin d’anticiper les essences à utiliser selon les projections du rehaussement des températures sur notre territoire. Investir en sylviculture est donc une solution afin de préparer les écosystèmes aux changements climatiques.
L'éducation, le soutien professionnel et les mesures incitatives auprès des propriétaires forestiers constituent les meilleurs moyens pour favoriser l'évolution des pratiques de gestion forestière. Le plan d’aménagement forestier détenu par les producteurs forestiers aiguille les producteurs qui souhaitent mettre en valeur leurs forêts. L’inclusion des recommandations de gestion sur les milieux sensibles et les éléments de biodiversité permettrait de s’assurer que les producteurs les protègent lorsqu’ils aménagent leurs boisés. Dans ce contexte, nous avons demandé un montant de 5 M$ qui permettrait d’assurer le financement de l’intégration de nouvelles connaissances environnementales aux plans d’aménagement forestier pour les 5 prochaines années.
Voilà autant de solutions proposées par GFQ et qui permettraient de favoriser le développement de la forêt privée et auraient un impact pour les régions du Québec.
Sur ce, bonne année 2023!
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