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Adieux à deux pionniers!

À deux semaines d’intervalle, la foresterie québécoise a perdu deux de ses personnalités marquantes. Le 23 novembre, est décédé Jean-Yves Lévesque fondateur journal Le monde forestier. Puis, le 9 décembre, c’était au tour de Gérard Paris, premier président de RESAM. Regard sur le parcours et les réalisations de ces deux pionniers.

Par Chloé Lemon et Dany Rousseau

C’est en 1987 que M. Lévesque fonde le journal qui allait devenir plus tard Le monde forestier. À l’époque, il a l’idée de reprendre un bulletin d’information de la Conférence des coopératives forestières du Québec (aujourd’hui la FQCF) et de le publier sous forme de journal. Ainsi est né Le Coopérateur Forestier, l’ancêtre du Monde forestier.
Au départ, M. Jean-Yves Lévesque s’occupait de tout : il visitait toutes les coopératives. Des collaborateurs locaux, des vendeurs de publicité et une graphiste à temps partiel travaillaient pour le journal. Les bureaux ont même été longtemps chez lui.

En 1988, c’est au tour de RESAM de se doter d’un journal. Pendant plusieurs années, M. Lévesque assumera la direction des deux médias. Il n’était d’ailleurs pas rare de retrouver des textes semblables dans les deux journaux.

«Travailleur infatigable, homme cultivé et jeune de cœur, Jean-Yves a donné beaucoup de visibilité aux propriétaires de forêts privées et aux coopératives forestières des régions du Québec », souligne Gérald Beaulieu, directeur général de RESAM de 1986 à 1992 et président de la CCFQ.

En 2001, au moment de la création du Monde forestier suite à la fusion des journaux des coopératives et de groupements forestiers, le fondateur a déjà quitté depuis plusieurs années. « Je veux rendre hommage à ceux qui ont unifié les deux publications. J’ai travaillé là-dessus, j’en parlais depuis longtemps », disait M. Lévesque dans l’édition qui soulignait les 30 ans du journal, en décembre 2016.

Dans l’année qui précède la fondation du journal qui deviendra Le monde forestier, en 1986, le Regroupement des sociétés d’aménagement forestier du Québec (RESAM) se dote d’un premier président. Il s’agit de Gérard Paris, acériculteur et président de la Société sylvicole d’Arthabaska-Drummond (SSAD).

La tâche de celui qui s’est fait connaître comme homme d’affaires est immense, mais le besoin est là. À l’époque, les groupements forestiers qui existent négocient à la pièce en fonction de leurs besoins avec le ministère. « Mon père était un visionnaire qui cherchait tout le temps à mettre en place des nouvelles façons de faire plus efficaces. Le fait d’aller voir les groupements et de les convaincre de travailler ensemble pour être plus forts, c’était un projet pour lui », explique son fils, Steve Paris, lui-même ingénieur forestier.

Au moment de sa fondation, RESAM compte 16 groupements forestiers membres. Sous la présidence de M. Paris qui a duré un an, le membership de l’organisation double. « M. Paris était quelqu’un qui ne comptait pas ses heures, une personne joyeuse qui savait utiliser les bons arguments pour convaincre les gens d’adhérer à sa vision », fait valoir M. Beaulieu. RESAM va même jusqu’à s’impliquer localement dans la création de certains groupements, notamment, dans les Laurentides.

Des problèmes de santé forcent toutefois M. Paris à réduire la cadence et diminuer ses activités. « Il faut se souvenir de lui comme d’un homme dont la vision était axée sur la qualité. Tout était très clair. À l’époque, cela correspondait parfaitement aux besoins de RESAM et des groupements qui devaient se professionnaliser. On a été très chanceux de pouvoir compter dès le départ sur des pionniers comme lui qui ont travaillé avec beaucoup de conviction », conclut M. Beaulieu.
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